Politique industrielle de défense : une refondation s’impose.

En 2020, le ministère des Armées a adopté l’Instruction ministérielle 1618 pour simplifier les
différentes étapes des programmes d’armement et accroître la flexibilité et la rapidité de la
fourniture de capacités militaires. Si cette réforme permet de fluidifier le déroulement des
programmes, elle ne va pas jusqu’au bout en engageant la nécessaire réflexion sur la politique
industrielle de défense. En effet, la France reste dans la continuité d’une organisation État Industrie qui s’est mise en place pendant la guerre froide. Or les besoins des armées ont
changé et l’environnement technologique et industriel a connu des évolutions importantes,
dans la défense comme dans le monde civil.
L’outil industriel doit permettre d’accompagner en permanence les armées dans leurs missions
et opérations en dépit des changements dans la nature des menaces ou dans l’intensité des
engagements militaires. L’outil industriel conditionne indéniablement la crédibilité de la
défense française. Il s’inscrit lui aussi dans le temps long, étant structuré sur des cycles de vie
des systèmes pouvant atteindre plusieurs décennies et devant assurer la continuité entre les
générations d’équipement.
Au fil des réformes, le sens de la politique industrielle de défense s’est toutefois étiolé. La
France n’a pas publié une réelle doctrine en la matière depuis 2004. Or l’environnement
géostratégique, industriel et technologique a sensiblement évolué. Les réformes successives
des acquisitions d’armement ont aussi vidé la politique industrielle d’une réelle ligne directrice.
L’élection présidentielle est l’occasion de refonder la politique industrielle de défense pour
assurer la meilleure efficacité d’un outil industriel qui a prouvé sa valeur.

Retrouvez l’ensemble de nos propositions dans notre rapport.

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