Depuis au moins deux élections présidentielles se pose la question de l’efficacité de la dépense de défense. Les Présidents de la République successifs, quelle que soit leur couleur politique, ont placé la Défense en tête des priorités de la Nation. Cependant ces ambitions internationales de la France sont bridées par des ressources budgétaires limitées. Cela conduit les décideurs politiques à rechercher, à l’occasion de l’élection présidentielle, un moyen de préserver le positionnement de la France et donc les missions confiées aux forces armées sans entraîner une dérive des dépenses publiques. L’échéance présidentielle est à nouveau un moment politique fort pour repenser la défense de la France. Certes, il semble y avoir un consensus parmi les principaux candidats potentiels à la Présidence pour accorder à la Défense une priorité forte. Ceci s’exprime par l’affirmation partagée qu’il est nécessaire de consacrer 2% du PIB à l’effort de défense.

La persistance de la menace terroriste à l’extérieur comme sur l’ensemble du territoire national pose de nouveaux défis que les armées, la Défense et plus largement la Nation doivent relever. Compte tenu d’une difficile maîtrise du déficit de l’Etat et d’une dette avoisinant 100% du PIB, la question de l’équilibre de l’ambition et des moyens se pose avec encore plus d’acuité aujourd’hui.

Les deux élections présidentielles ont conduit à la rédaction de Livres blancs de la Défense et la Sécurité Nationale. Cet exercice est légitime et nécessaire mais il aboutit à une approche totalisante qui cherche à redimensionner l’ensemble de l’architecture de défense de la France. Notre dessein n’est pas de chercher à redessiner la Défense pour en trouver un modèle idéal ou pour en optimiser les paramètres à un moment donné. Les architectures les plus ambitieuses sont souvent difficiles à mettre en œuvre. Penser la défense dans une vision totalisante est un noble dessein, mais ceci revient aussi à chercher à se substituer aux experts du domaine, ceux à qui les décideurs politiques confient une mission et qui ont la charge d’en définir les modalités : les forces armées.

La Fondation Concorde propose de partir d’une approche alternative, à l’ambition bien plus modeste. Elle consiste à prendre du recul par rapport à la situation actuelle de la Défense en France pour réfléchir sur des axes de transformation qui pourraient éclairer une autre approche, sans chercher à définir ce que les militaires doivent faire ni comment. En d’autres mots, la Fondation Concorde s’inscrit dans l’esprit qui l’anime depuis toujours : comment améliorer l’efficacité de l’action collective pour répondre aux attentes de la Nation tout en maîtrisant le coût des politiques publiques ?

Dans cet esprit, nous développons sept grands axes :

  • Restaurer le lien entre armées et citoyens par une action en direction de la jeunesse ;
  • Favoriser le recrutement et la fidélisation des militaires dont la défense a besoin ;
  • Conforter l’engagement des armées pour la protection du territoire national ;
  • Penser autrement la construction du budget de la Défense ;
  • Promouvoir une coopération entre la Défense et le secteur privé ;
  • Mettre en place une coordination stratégique entre l’État et l’industrie dans l’armement ;
  • Crédibiliser un effort européen de défense commune.

Retrouvez l’ensemble de nos propositions dans notre rapport.

2016-11-07-note-défense