Le mercredi 22 février 2017, la Fondation Concorde recevait Hervé Marseille, sénateur des Hauts-de-Seine et président du Syctom.

Olivier Babeau, vice-président et porte-parole de la Fondation Concorde a introduit ce petit déjeuner débat en faisant la synthèse de notre dernière publication qui s’intitule : “Faire enfin des déchets une ressource”.

Il a rappelé les motivations à la fois écologiques bien sûr, mais aussi économiques pour mettre en place un système de recyclage et de tri efficace, un secteur qui pourrait générer plusieurs dizaines de milliers d’emplois.

Hervé Marseille a d’abord tenu à souligner le problème concernant la gouvernance de la filière du traitement des déchets. En effet, cette filière est éminemment politique, elle subit les réglementations et la volonté parfois contradictoire de plusieurs niveaux administratifs, tels que les métropoles, les départements, les régions et surtout l’Etat. Le problème majeur vient du fait que le temps de l’investissement dans le traitement des déchets est bien plus long que le temps politique, à chaque nouvelle élection, l’investissement doit être négocié à nouveau, pour finalement être régulièrement modifié voir abrogé en fonction de l’intérêt des élus.

Le traitement des déchets est principalement organisé par les syndicats, comme le Syctom que préside M. Marseille, mais là encore il existe des défaillances. Chaque commune a en effet la possibilité d’adhérer à plusieurs syndicats à la fois, ce qu’on appelle “l’adhésion en étoile”, ce phénomène entraîne beaucoup de complexité et ne permet pas les investissements efficaces que nécessitent la filière.

De plus, il y a une différence entre le traitement des déchets et leur collecte. Du point de vue d’un élu il est intéressant de maintenir la collecte à son niveau de décision mais pas le traitement. La collecte étant vue comme un service public utile à la communauté, à l’inverse, le traitement conserve une image liée à la pollution et aux nuisances.

Afin de simplifier le mille-feuille de niveau de décision, la Fondation Concorde propose dans son rapport de mettre en avant le rôle des éco-organismes, qui développeraient un lien renforcé avec les entreprises. Ainsi, cela permettrait à la fois de responsabiliser les entreprises ainsi que les consommateurs.

De même, il convient de passer d’une logique de moyens à une logique d’optimisation de la collecte. La volonté consistant à collecter un maximum de déchets sans différenciation entraîne un fort taux d’enfouissement car la filière de traitement ne peut plus traiter certains déchets. Par exemple, il s’agirait de différencier au moment de la collecte, les déchets souillés des non souillés afin de permettre un recyclage plus fin et donc plus efficace. Un autre exemple consisterait à mettre en place des détecteurs dans les points de collecte afin d’optimiser le ramassage des déchets.

Pour favoriser le tri et générer un traitement plus efficace et plus propre, il convient avant tout de mettre en place un cadre réglementaire et financier plus stable et propice à l’essor de nouvelles solutions.

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