Il nous faut donc remettre au coeur du débat politique, cette vérité oubliée qu'est la primauté de l'industrie comme support de la prospérité et des emplois, au niveau national comme dans nos économies locales. Et créer avec courage des conditions favorables à sa compétitivité sur notre territoire.

Nos décideurs politiques et nos grands dirigeants affirment que les services créent plus d'emplois que l'industrie et mettent en place des mesures conjoncturelles pour l'aide à l'emploi via des exonérations de charges sociales dans les secteurs protégés de la concurrence mondiale plutôt que d'engager, à l'image de l'Allemagne, des réformes structurelles courageuses, dédiées à la productivité de notre pays.

Nous faisons peser sur les entreprises et spécialement sur l'industrie, le taux de prélèvement obligatoire le plus élevé d'Europe : supérieur de 7 points au taux moyen européen soit près du double du taux allemand (19% contre 9,9%). Pourtant, les chiffres parlent et il apparait très nettement que la disparition des petites et moyennes manufactures est directement responsable du nombre croissant de nos demandeurs d'emploi.

Qu'est-ce que l'industrie en France ?
Notre économie est fragilisée par sa perte de compétitivité due à la hausse de nos coûts salariaux et à l'importance des prélèvements pesant sur l'industrie.

La fausse bonne idée de nos décideurs de fonder une société « postindustrielle » semble avoir omis de considérer que c'est l'industrie qui féconde l'essentiel des services. Il est donc impossible d'anéantir l'un sans endommager l'autre !

Le développement de tous les secteurs de production de richesses étant dépendant, en son principe, de l'industrie, cette dernière est donc déterminante pour la croissance et la richesse d'une nation. Les stratégies industrielles des pays émergents qui rattrapent les plus développés en exportant et en conquérant leurs marchés en est d'ailleurs la meilleure preuve.

Ce constat s'avère d'autant plus alarmant au moment où nous prenons conscience que malgré ces mises en difficulté, l'industrie représente:

– 85% de notre recherche

– 83% des gains de productivité des pays de l'OCDE

– 80% de l'ensemble de nos exportations de biens et services.

Subséquemment, notre déconsidération de l'industrie est à l'origine d'une part essentielle de notre endettement et de notre faible croissance. En effet, entre 1996 et 2007, la croissance moyenne de la productivité du travail par tête a été de 3,2% par an dans l'industrie contre 0,53% par an hors industrie. Pourtant, du fait de la faible part de l'industrie dans notre production de richesses, la moyenne pour l'ensemble de l'économie sur cette même période est de 1,02%.

Afin d'affiner notre analyse et de proposer les solutions les plus adaptées à la revalorisation de l'industrie française, il semble majeur de localiser la cause de notre pénurie industrielle. Or, si l'on compare la performance à l'exportation de la France avec celle de ses voisins, on observe que les comportements des grands groupes Allemands, Espagnols, Italiens et Français sont semblables. Toutefois, il existe des différences de résultats fondamentales entre ces pays. L'explication de ces différences ne peut donc venir que de l'analyse microéconomique des PMI française : la France souffre aujourd'hui de ne pas avoir développé et conservé les PMI des années 1980 et 1990.

Davantage encore que les grands groupes, les PMI sont pénalisées par le coût de la main d'oeuvre, par l'importance des prélèvements qui pèsent sur elles comme par une politique fiscale inadaptée qui pousse à l'exil les entrepreneurs à succès.

Faire le choix d'une stratégie industrielle agressive.
Dans le cadre de la monnaie unique, la seule solution qui permettra à notre pays de sortir de l'impasse économique dans laquelle il s'est égaré est de pratiquer une dépréciation réelle du taux de change en diminuant nos coûts.

A l'image de la politique menée par l'Allemagne depuis une dizaine d'années, la « correction de nos coûts » nous permettra de rendre à notre économie sa compétitivité historique.

Nous devons redonner aux entreprises motrices de notre économie, la possibilité de s'imposer sur le marché international.

Dans la situation actuelle de réduction des dépenses budgétaires, et plus encore, en vue du principe même de ces réformes dont le but est de permettre à la France d'être à nouveau compétitive, il n'est pas question que ces réformes engendrent des coûts trop importants dans le budget de l'Etat. Les 40 milliards d'euros estimés comme étant le coût de ces réformes ne devront donc peser qu'anecdotiquement sur les recettes publiques et leur financement devra principalement être assuré par un redéploiement de la dépense publique. Nous proposons que les ressources nécessaires à la mise en place de ces réformes soient extraites de :

– L'exonération des charges sociales sur les bas salaires

– La Prime Pour l'Emploi

– L'exonération des heures supplémentaires

– L'Abrogation de la TVA Restauration (y compris industrielle)

– La hausse d'un point de TVA.

En somme, nous militons pour que les investisseurs soient persuadés que l'industrie est redevenue la priorité de l'ensemble de la classe politique française. Si le financement de ces mesures peut faire l'objet d'un débat, reste que l'urgence de réformer et de replacer l'industrie au coeur des priorités de l'Etat et de celles de nos concitoyens, est elle, parfaitement incontestable.

 

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