Avec Gilles Babinet, "Digital Champion" de la France auprès de la Commission européenne

Ce jeudi 8 décembre, dans le cadre du cycle des Apéro Concorde, nous recevions Gilles Babinet, "Digital Champion" de la France auprès de la Commission Européenne, autour du thème "La France de 2030 façonnée par le numérique".

 

Dans un premier temps, la parole a été donnée à Monsieur Olivier Babeau, professeur et porte-parole de la Fondation, qui a présenté de manière sommaire le rôle ainsi que les objectifs poursuivis par la Fondation Concorde, think-tank à vocation économique qui s'intéresse à l'industrie, aux innovations et au numérique, une question aujourd'hui centrale du fait des nombreuses transformations qui en découlent notamment l'émergence de nouveaux modes d'organisation que ce soit dans les domaines politique, économique, social ou encore environnemental.

 

Suite à cette présentation, M. Babinet a débuté son intervention sur la problématique quel projet pour une société numérique ? Selon lui, une société numérique est une société qui réussit à dépasser les enjeux de respect de la vie privée, aussi, c'est une société qui libère la donnée. Aujourd'hui, il y a encore une réticence à l'égard de l'avènement du numérique dans la mesure où l'on s'oppose encore, dans la sphère politique, au transfert des compétences régaliennes vers le privé. De plus, les acteurs politiques sont encore déconnectés de cette nouvelle réalité politique que nous impose le numérique. Et, de ce fait, ils ne sont pas encore prêts à libéraliser totalement l'économie collaborative et le numérique. La lourdeur administrative, représentant une réelle contrainte pour l'avènement de ce secteur, persiste encore aujourd'hui.

 

Pour dépasser cette contrainte, il est nécessaire voire indispensable d'introduire la notion de démocratie participative. Et, dans ce domaine, le digital a un rôle à jouer car il fédère les communautés et permet de rapprocher les territoires ; ce qui tend à renforcer la représentation démocratique. En effet, M.Babinet, attire l'attention sur la mise en place d'une économie circulaire des territoires via le numérique, permettant de re-densifier les zones rurales notamment par le rôle majeur des métropoles.

De plus, la diversité des communautés est telle que le pouvoir de la multitude devient supérieur à celui des experts. Une co-création de la législation et de la régulation est donc à favoriser.

 

Il faut donc mettre le numérique au service de la croissance en faisant de ce dernier un outil de développement dans tous les domaines et ce afin de libérer les énergies et le potentiel des acteurs :

 

Dans le domaine de l'éducation, il y a clairement la possibilité de sortir de la déchéance et ainsi favoriser la transparence de notre système éducatif à travers le numérique. Par exemple, nous pouvons, en libérant la donnée, mettre la lumière sur les difficultés des élèves grâce à l'introduction des tablettes.

 

Dans le domaine de la santé, il est nécessaire via le numérique de sortir du système traditionnel. Il est possible de récupérer et d'appliquer la donnée avec beaucoup d'efficacité notamment par l'essor des objets connectés et du big data. Ils devraient permettre d'analyser les comportements et facteurs individuels et donc prévenir plus facilement avant de guérir et in fine, de guérir plus vite.

 

Dans le domaine politique, le numérique peut inciter à développer des politiques d'évaluation car même si la France est un pays très centralisé, il y a encore trop peu de politiques d'évaluation.

 

Enfin, la caractéristique même de l'économie digitale est la possibilité pour toute personne d'accéder à l'information continue. Ainsi, par le développement du numérique et l'accès de tous aux nouvelles technologies, il est indispensable de s'interroger sur la notion de sécurité. Il convient donc de réfléchir sur le mode de surveillance électronique à adopter. Sur ce point, M.Babinet préconise la mise en place d'une surveillance avec l'aval des citoyens. Cependant, pour le moment, le débat est bien rare sur ce point, les Etats n'étant pas naturellement des entités démocratiques. Ainsi, quel avenir pour les technologies ? Un abandon ou la recherche d'une nouvelle nature pour ces dernières.

 

Pour conclure, pour M.Babinet, le seul moyen d'aller de l'avant, est d'encourager un mode de gouvernance citoyen. Et, les trois réformes principales à envisager dans le domaine du numérique pour l'avenir sont: la libéralisation du capital, la création de grands clusters et la sensibilisation du monde universitaire.

Poster un commentaire

Nous respectons votre vie privée et ne publierons pas vos données personnelles.